Pendant la préparation d’un billet sur les nombres en cambodgien (qui sera bientôt disponible), je me rends compte que je n’ai pas été assez clair dans mes explications sur la lettre ប, qui, prise toute seule, se prononce à peu près comme notre « b ».
Une petite remarque sur sa graphie, tout d’abord. Vous aurez peut-être remarqué que si l’on ajoute directement la voyelle ា à la consone ប, on obtient un ensemble ressemblant à s’y méprendre à la lettre ហ (h). Aussi, pour éviter les confusions possibles, utilise-t-on un artifice : lorsque ប est accompagné d’une voyelle risquant de créer la confusion, sa graphie est légèrement modifiée. Ainsi, lorsque ប est accompagné des voyelles ា, ោ, ៅ, ា+ំ et ោ+ះ, on écrit respectivement បា, បោ, បៅ, បាំ et បោះ.
Une seconde remarque, cette fois sur la prononciation de ប. Lorsque ប est accompagné d’une consonne souscrite, il ne se prononce plus « b » (comme notre « b »), mais « p » (comme notre « p », sans aspiration). Ainsi, le chiffre 5, qui s’écrit en toutes lettres ប្រាំ, se dit « pram », et non « bram ». Enfin, c’est la théorie, car si pour le chiffre 5, la prononciation « p » est tout à fait claire, elle l’est beaucoup moins, dans la pratique quotidienne de la langue, dans des mots comme par exemple ប្ដូរ (changer) ou ប្ដី(mari), que l’on prononce respectivement « bdô » et « bdei ».
(Tiens, ces deux exemples me font me rendre compte qu’il faut encore des explications concernant le ្ដ et le រ en position finale… Cela donnera prétexte à deux nouveaux épisodes de la série « Langue khmère ».)
Il faut noter aussi que le ប se prononce aussi parfois « p » quand il n’est pas accompagné d’une voyelle souscrite (comme dans le mot បក្ស, qui signifie entre autres « parti », dans le sens de « parti politique »), mais c’est pour des raisons étymologiques. Nous reverrons cela au cas par cas…
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