Pierre Loti, officier de marine, et ayant voyagé à ce titre dans de nombreuses régions du monde, est connu pour des romans tels que Ramuncho, Madame Chrysanthème ou encore Pêcheur d’Islande. Outre ces romans, on lui doit également plusieurs récits de voyage, donc un consacré au Cambodge : Un Pèlerin d’Angkor, publié en 1912, dans lequel il relate sa visite au Cambodge et à Siemreap, et sa découverte des temples.
À la fin de l’année 1901, son navire étant stationné à Saïgon, l’aide de camp Loti demande à son commandant une permission de quelques jours pour aller visiter le temple d’Angkor Vat, dont il avait vu enfant une gravure dans une revue dont il ne donne par le nom. Le site d’Angkor avait été « découvert » par Henri Mouhot (voir ici) une quarantaine d’années auparavant, et c’est sans doute le récit de Mouhot qui avait fait forte impression sur Pierre Loti.
Après une brève description, peu flatteuse, de Saïgon, Loti narre la remontée du Mékong jusqu’à Phnom Penh, la traversée du lac Tonlé Sap, l’arrivée à Siemreap (qui à l’époque était encore rattachée au Royaume du Siam) et la visite d’un peu moins de deux jours qui lui permit de découvrir Angkor Vat, Angkor Thom et le Bayon.
Si Angkor semble le décevoir un peu, Loti est très impressionné par les murailles d’Angkor Thom et par le Bayon. La description qu’il donne des lieux, encore envahis par la végétation touffue de la jungle, est émouvante, et de nature à faire rêver tous ceux qui, comme moi, regrettent l’arrivée massive des touristes dans les temples et rêvent de pouvoir parcourir les temples en solitaire. Pour ma part, rétrospectivement, je regrette vivement de ne pas avoir pris le temps, pendant mon premier et bref voyage au Cambodge en 1992, d’aller à Siemreap et de visiter les temples en touriste privilégié.
Autant Loti semble ne pas aimer la Cochinchine, autant il semble séduit par le Cambodge et les Cambodgiens. Sur le chemin du retour, il est convié par le roi Norodom à un banquet au palais royal, et assiste à une représentation des danseuses de la troupe du ballet royale, dans lesquelles il voit les descendantes des apsaras des bas-reliefs d’Angkor Vat sous le charme desquelles il est tombé. La description du ballet est sublime.
Je conseille vivement aux amoureux de voyage et « nostalgiques » de l’époque coloniale (mais peut-on être nostalgique de quelque chose qu’on n’a pas connu ?), la lecture de ce petit livre, réédité avec l’aide du magazine Géo, sous le titre d’Angkor, par les Éditions Magellan & Co. (ISBN : 9-782350-740973).
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