(Je reprends ici, en l’adaptant, un billet que j’ai publié hier sur les fruits de mer à Sihanoukville)
La ville de Kâmpong Saom (កំពងសោម, l’orthographe Kompong Som est courante), telle que l’appellent encore aujourd’hui, de preference, les Cambodgiens, est plus connue par les visiteurs étrangers sous le nom de Sihanoukville (ក្រុងព្រែសីហានុ, littéralement « ville de sa majesté Sihanouk », nom donné à cette ville en 1955, après la construction d’un grand port de commerce) (Les Chinois du Cambodge parlent de 西港 [xīgǎng], littéralement « port de Xi », 西 [xī] étant ici l’abréviation de 西哈努克 [xīhānúkè], la transcription chinoise de Sihanouk, et 港 [gǎng] signifiant « port »). C’est LA station balnéaire du Cambodge, où s’ébattent les touristes de tous poils, et les représentants de la bourgeoisie khmère qui font volontiers le voyage de Phnom Penh (il faut environ 3 heures en voiture) pour se reposer de la trépidante vie de la capitale.
On se rend en général à Kâmpong Saom pour deux raisons : la plage et les fruits de mer ! Et le « must » consiste à associer les deux, en déjeunant de préférence aux abords de la plage.
On arrive en général en milieu de matinée, après un petit-déjeuner copieux pris à l’hôtel ou dans un restaurant en ville. On se rend ensuite sur la plage de son choix (il existe une demi-douzaine de plages réputées à Sihanoukville : la plage de l’indépendance ឆ្នេរឯករាជ្យ, la plage Orchheuntal ឆ្នេរអូរឈើទាល, la plage Sokha ឆ្នេរសុខា, la plage Otres ឆ្នេរអូរត្រេះ, la plage Hawai ឆ្នេរហាវៃ – vous aurez deviné que ឆ្នេរ signifie « plage », qui se dit aussi ឆ្នេរសមុទ្រ).
Le long des plages sont installés de multiples gargotes, qui, en plus du boire et du manger, mettent à la disposition des touristes, contre espèces sonnantes et trébuchantes, parasols et chaises longues. Si, sur la célèbre plage d’Orchheuteal, qui a la prédilection des touristes occidentaux, le hamburger et la pizza règnent en maîtres, sur les plages fréquentées par les locaux, comme la non moins célèbre « plage de l’indépendance » (Independance Beach), c’est incontestablement le fruit de mer qui prévaut. Pour l’amateur, deux solutions se présentent : commander ce qui vous fait plaisir à l’établissement qui vous loue les chaises longues et les tables, ou bien, plus apprécié des Khmers, aller soi-même à la recherche des vendeurs de matière première, faire son choix parmi ce qu’ils ont à vous proposer, et leur demander de vous amener, à l’heure voulue, les plats qu’ils auront cuisiné conformément à vos instructions.
Sauf marée particulière, les fruits de mer habituellement disponibles sont assez peu variés : grosses crevettes (បង្គា), crabes (ក្ដាម), poissons de mer (ត្រីសមុទ្រ) et calmars (មឹក). Tout doit bien entendu être tout frais pêché du matin ! Les modes de cuisson sont en général assez sommaires : cuisson à l’eau (ស្ងោរ) pour les crevettes et les crabes, poissons et calmars en grillade (អាំង). Pour les plats plus élaborés, c’est dans un restaurant en ville qu’il faut vous rendre. Les soupes aigres khmères (les célèbres « mchur » (ម្ជូរ) font partie des possibilités, et le poulet grillé (មាន់អាំង), dont les abats (គ្រឿងក្នុង) sont éventuellement sautés à part avec des liserons d’eau (ត្រកួន), est presque obligatoire. La boisson (sodas, eau minérale et bière Angkor, ou Cambodia, principalement) est fournie par l’établissement qui vous héberge. Personne ne vous reprochera de vous approvisionner chez les vendeurs indépendants, car de toute façon, le prix de la location de la parcelle vous sera facturé en plus des boissons consommées.
Avant, pendant et après le déjeuner, des vendeuses portant à bout de bras ou dans des paniers perchés sur leur tête, des victuailles diverses et variées, ne manqueront pas de vous solliciter : petits gâteaux khmers de toutes sortes, mangues, durions, arachides, pourront agréablement vous mettre en appétit, compléter vos plats, ou aider à votre digestion.
Les enfants feront trempette, les jeunes joueront aux cartes, les femmes se feront masser les jambes et les hommes sacrifieront à une sieste réparatrice, jusqu’à la fin de l’après-midi, ou le signal du départ sera donné, pour rentrer à l’hôtel et se préparer pour le dîner, ou pour prendre la Nationale 4 (ផ្លូវជាតិលេខ៤) et aller grossir le flot des voitures qui regagnent au pas la capitale du royaume.
Voici quelques photos de notre dernier déjeuner balnéaire, pris le 24 août 2013, sur la plage de l’Indépendance :
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