Bruno Carette et Sien Meta ont proposé en 2009 un documentaire de 95 minutes intitulé Khmers rouges amers. Cette œuvre explique les origines du mouvement communiste cambodgien et, en donnant la parole à d’anciens Khmers rouges (paysans, soldats, cadres), tente d’éclaircir les raisons pour lesquelles un régime qui se donnait pour mission de libérer le peuple khmer, de mettre fin aux inégalités et de faire son bonheur a abouti à la mort de 1,7 million de personnes.
On peut notamment y voir les interviews de Khieu Samphân, chef de l’État du Kampuchéa Démocratique et de Nuon Chea, frère n°2, bras droit de Pol Pot. Les cinéastes ont également donné la parole à Laurence Picq, auteure d’Au-delà du ciel, épouse de Suong Sikhoeun, proche de Ieng Sary, qui vécut à Phnom Penh de 1975 à 1979.
Le documentaire a été tourné en 2007, alors que le procès des Khmers rouges organisé par la communauté internationale n’était pas encore ouvert et qu’il n’était pas certain qu’il le soit. Il évoque aussi l’opposition de certains Cambodgiens, notamment le premier ministre Hun Sen, qui pensent qu’il vaut mieux, pour la paix sociale et pour la réconciliation nationale, que ce procès ne se tienne pas.
L’œuvre de Bruno Carette est des plus intéressantes, car elle permet d’appréhender la période du Kampuchéa Démocratique sous un angle très différent et beaucoup plus subtile que l’approche simpliste et entachée de moraline que l’on propose habituellement.
Un documentaire indispensable pour quiconque s’intéresse à l’histoire du Cambodge contemporain.
L’œuvre peut être visionnée dans son intégralité sur le site de Bruno Carette, ici.
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