Suite à un décès familial, j’ai eu l’occasion d’assister il y a peu à une crémation. Même si la famille concernée était chrétienne, la crémation s’est déroulée dans une pagode, située dans un quartier périphérique de Phnom Penh.
Pendant les trois jours que durèrent les funérailles, j’avais eu l’occasion d’entendre à plusieurs reprises quatre mots répétés à la suite : កើត ចាស់ ឈឺ ស្លាប់ [kaet chah chheu slap] : naissance, vieillesse, maladie mort. Je pensais que les personnes voulaient simplement exprimer que le cours de la vie est immuable et inexorable…
Arrivé à la pagode, je remarquai au-dessus de l’entrée du petit bâtiment en forme de tour qui contenait deux chambres d’incinération, une plaque reprenant les mêmes mots. Voici la plaque en question :
Je me suis souvenu ensuite que la même expression, exactement, existait en chinois : 生老病死 [shēng lǎo bìng sǐ]. L’expression n’est donc pas spécifiquement Cambodgienne.
Une recherche rapide m’a permis de découvrir qu’il s’agit en fait d’une expression qui relève du bouddhisme. La première des nobles vérités est que, dans la vie, tout est souffrance. La naissance, la vieillesse, la maladie, la mort… sont des souffrances.
Le mot utilisé en khmer pour parler de souffrance (ou de peine, de douleur…) est ទុក្ខ [tuk], qui est en réalité la transcription khmère du mot sanskrit/pali « dukkha ».
Pour désigner ces quatre souffrances, on dispose aussi en khmer des mots savants suivants :
ជាតិទុក្ខ [chiet tuk], la souffrance causée par la naissance ;
ជរាទុក្ខ [chéah-rie tuk] : la souffrance causée par la vieillesse ;
ព្យាធិទុក្ខ [phyie-thi tuk] : la souffrance causée par la maladie ;
មរណទុក្ខ [mo-ro-nah tuk] : la souffrance causée par le décès.
Interessant, merci
Merci Très intéressant comme d’habitude Amitiés Bernard