Fin décembre 2013, nous avons saisi l’occasion des vacances de fin d’année du gamin pour aller faire une escape dans une province reculée du nord-ouest du Cambodge : la province de Banteay Meanchey (បន្ទាយមានជ័យ, dont le nom signifie littéralement la « Citadelle victorieuse » ; បន្ទាយ citadelle, ជ័យ victoire). Le but ultime était d’aller visiter un temple angkorien très connu, mais assez peu visité en raison de son éloignement et des difficultés d’accès : le temple de Banteay Chhmar (បន្ទាយឆ្មារ), dont nous reparlerons prochainement.
Pour préparer notre voyage, j’avais fait quelques recherches sur Internet, et avais découvert un site tout simplement appelé « Visit Banteay Chmmar ». Il s’agit du site web d’un organisme appelé Banteay Chhmar Community-Based Tourism (CBT). Le principe des CBT est de faire participer les habitants du cru aux activités touristiques locales, afin qu’ils puissent bénéficier directement des retombées financières de la venue des visiteurs.
Cette organisation propose un hébergement presque « chez l’habitant », en tout cas dans des maisons villageoises, sur pilotis, à peine aménagées, mises à la disposition des visiteurs. Nous n’avons pas opté pour cette solution, car j’avais besoin d’être assuré d’avoir un accès Internet à peu près fiable, aussi avons-nous choisi de nous loger dans la capitale provinciale : Sisophon (on écrit khmer Sereisaophon សិរីសោភ័ណ). Ce choix ne n’est pas révélé des plus judicieux, car l’accès Internet n’était finalement pas à toute épreuve, et nous étions à quelque 63 km de Banteay Chhmar, ce qui représentait, vu l’état de la route au moment de notre voyage, quelque deux heures de route dans notre « 4×4 » urbain. (Je n’ose pas imaginer les difficultés d’accès en saison des pluies… Il faut cependant dire que la route en question, la RN56, est en cours de rénovation, peut-être les conditions de circulation sont-elles meilleures aujourd’hui.)
Le CBT de Banteay Chhmar propose aux touristes de passage, outre le logement que j’imagine spartiate, les services de guides locaux qui parlent à peu près anglais. L’avantage d’avoir recours à leur service est qu’ils sont autochtones, et connaissent parfaitement leur région. Toutes les personnes que nous avons rencontrées sont en outre d’une gentillesse toute cambodgienne.
Les repas sont cuisinés et servis dans les locaux du CBT. Ils sont simples, et leur composition est définie par défaut en fonction des disponibilités du marché. Ce n’est certes pas de la grande gastronomie, les plats sont basiques, mais ils suffisent largement à se sustenter.
Outre la visite exceptionnelle du temple de Banteay Chhmar (les visiteurs sont peu nombreux, et nous étions les seuls lorsque nous avons parcouru le temple), les amateurs de vieilles pierres pourront également découvrir deux ou trois des temples satellites du sanctuaire principal, ainsi que d’autres temples anciens se trouvant dans la région (notamment le Banteay Torp, dont nous parlerons aussi un peu plus tard).
On vous organisera aussi, à la demande, une promenade en char à bœufs (ce qui fait beaucoup rire les villageois, qui, eux, sont motorisés), la visite du village (j’ai particulièrement apprécié la visite d’une distillerie villageoise, suivie de dégustation – pour plus de détails sur cet atelier, je vous invite à lire ici l’article que j’ai publié sur Sinogastronomie), ou encore la visite d’un atelier de tissage de la soie (de l’ONG Soieries du Mékong). Les groupes touristiques peuvent même dîner à l’intérieur des murs du temple de Banteay Chhmar, au son d’un orchestre traditionnel.
Pour avoir un aperçu complet de cette organisation villageoise et de ce qu’elle peut vous offrir, je vous invite à aller voir leur site web, ici.
Ci-dessous : le char qui n’attendait plus que ses bœufs pour nous faire parcourir quelques rues du village, pour la plus grande joie des villageois !
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