Bibliographie (1) : Tcheou Ta-Kuan

Quiconque s’intéresse à l’histoire du Cambodge angkorien a forcément entendu parler d’un livre chinois traduit et (en partie) commenté par l’un des grands noms de l’orientalisme français, Monsieur Paul Pelliot, livre intitulé dans sa traduction française Mémoires sur les Coutumes du Cambodge de Tcheou Ta-Kuan (en chinois : 《真腊风土记》 zhēnlà fēngtǔjì).
Ce livre est le récit que donne un dénommé Tcheou Ta-Kuang (en transcription pinyin : Zhou Daguan ; en chinois : 周达观 zhōu dáguān), du voyage qu’il fit, accompagnant une ambassade de la Chine de l’époque des Yuan, en 1296~1297, au Cambodge angkorien. Zhou séjourna environ un an à Angkor, et ramena de son voyage le premier ouvrage consacré à ce pays que les Chinois appelaient alors le Zhenla.
Ce texte est considéré comme extrêmement important pour la connaissance du Cambodge angkorien. Constitué d’une introduction et de 40 chapitres, s’intéresse à de nombreux aspects de la société cambodgienne de l’époque : le souverain, les fonctionnaires, le petit peuple, les vêtements, la nourriture, les habitations, la faune et la flore, les saisons, les religions, les esclaves, l’écriture, la langue…
Pour le « fun », je vous conseille plus particulièrement la lecture du chapitre 8, consacré aux jeunes filles, dans lequel Zhou rend compte d’un rite de défloration des jeunes filles par les moines bouddhiques, rite qui n’a cessé de faire fantasmer les très sérieux érudits de l’École Française d’Extrême-Orient depuis plus d’un siècle.
Selon Amazon, ce livre, publié par la Librairie Maisonneuve, est aujourd’hui épuisé. J’ai eu la chance de le trouver à LA librairie française de Phnom Penh, Carnets d’Asie, située rue 184, juste en face du Centre Culturel Français. J’ai pu l’acquérir en acquittant la « modique » somme de 51 dollars (quand même !).