Bibliographie : Rim Kin, Sôphat

Nous avions avait déjà parlé de Rim Kin (1911-1959), qui est l’une des figures majeures de la littérature cambodgienne moderne. Nous avions en effet présenté l’un de ses romans les plus connus : Samapheavi (voir ici). Mais l’œuvre la plus connue de cet écrivain assez prolifique est un roman écrit en 1938 et publié pour la première fois à Saïgon en 1942 : Sôphat (សូផាត).
Cette œuvre fut inscrite dès 1955 au programme de l’enseignement secondaire. Il est encore aujourd’hui inscrit au programme officiel de l’enseignement public cambodgien.
Le roman raconte l’histoire d’un jeune homme, Sôphat, fils illégitime d’un jeune fonctionnaire, Suon, en poste à Sisophon, qui séduit une jeune orpheline nommée Soya. Lorsque Suon est nommé à Phnom Penh, il promet à Soya, enceinte, de la faire venir auprès de lui dès que possible auprès de lui. Soya accouche d’un garçon, Sôphat.
Mais Suon oublie sa promesse, et fait un beau mariage dans la capitale. Lorsque Soya apprend cela, elle meurt de chagrin. Sôphat est alors élevé par des voisins et des moines. Jeune homme, il décide de partir à Phnom Penh pour y rechercher son père.
À Phnom Penh, il fait la connaissance de Narin, un garçon qui a à peu près son âge, neveu d’un haut fonctionnaire. Il vient en effet au secours de Narin alors que celui est attaqué par des voyous. Narin demande à son oncle, chez qui il vit, d’accueillir Sôphat chez lui.
Le jeune orphelin séduit toute la maisonnée par son intelligence et sa bonté, et le haut fonctionnaire décide de prendre à sa charge les études du jeune homme, qui se révèle être un élève fort brillant. La sœur de Narin, Mann Yann, tombe amoureuse de Sôphat. Le sentiment est partagé.
Il se trouve que le haut fonctionnaire qui a hébergé Sôphat n’est autre que Suon. Ce dernier reconnaît son fils naturel grâce à une bague qu’il avait laissée à Soya, et dont Sôpath a hérité. Pour mettre le jeune homme à l’épreuve, Suon ne révèle pas immédiatement cette filiation au jeune homme.
Mais suite à un quiproquo, Mann Yann croit que Sôphat n’est qu’un coureur de jupons, et se met à le mépriser. Désespéré, Sôphat pense que sa place n’est plus dans la maison de Suon, et s’enfuit. Suon le fait rechercher, en vain, jusqu’au jour où le corps d’un jeune homme noyé est découvert. Des indices laissent penser qu’il s’agit du corps de Sôphat, qui est dès lors considéré comme mort.
Suon décide alors de marier sa nièce, Mann Yann, puisque Sôphat n’est plus là. Mais la jeune fille ne parvient pas à oublier son premier amour, et se jette à l’eau le soir de son mariage. On ne retrouve pas son corps, et tout le monde pense qu’elle s’est noyée.
Elle a en réalité été sauvée par une jeune pêcheur, qui l’emmène chez elle pour la soigner. Or, ce jeune pêcheur n’est autre qu’un ami de Sôphat, qui s’est réfugié chez lui. Mann Yann et Sôphat se retrouvent ainsi, et décident de ne pas retourner auprès vivre ensemble de Monsieur Suon et de vivre ensemble.
Finalement, tout le monde sera réuni, Suon apprendra à Sôphat qu’il est son fils, et donnera son accord pour le mariage de son fils avec sa nièce.
Sôphat a été traduit en français une première fois par René Laporte et Pech Thinh, et publié en feuilleton, entre septembre et novembre 1972, dans la revue Réalités cambodgienne. C’est cette traduction qui vient d’être éditée, commentée et illustrée par le professeur KHING Hoc Dy, membre de l’Académie Royale du Cambodge et chercheur, aujourd’hui à la retraite, au CNRS. Cette traduction vient d’être publiée (elle est datée de 2016) par les Editions Angkor à Phnom Penh (ISBN : 978-99950-2-246-4).
Une autre traduction existe, de Gérard Groussin, publiée en 1994 aux Éditions L’Harmattan, sous le titre de Sophat ou les surprises du Destin (ISBN : 2-7384-2186-5) (une version électronique est disponible sur le site de L’Harmattan).
Ci-dessous, la couverture de mon exemplaire publié par les Éditions Angkor :
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