Aquarelle florale : Ixora de Java

L’ixora de Java (ផ្កាបាយក្ដាំង pkha bay-kdang, Ixora javanica) est une espèce qui produit de jolies fleurs ornementales. On en trouve couramment les arbustes à Phnom Penh. Les enfants s’amusent à arracher les fleurs individuelles pour boire la goutte de sève sucrée qui s’échappe à l’extrémité du pédoncule.
L’aquarelle ci-dessous est l’œuvre de TITH Veasna, enseignante à l’Université Royale des Beaux-Arts à Phnom Penh.

Tagué , , , , , , | 1 commentaire

Langue : Prononciations inattendues

Pour qui, comme moi, a étudié le khmer de façon scolaire, le passage de la compréhension écrite à la compréhension orale présente de sérieuses difficultés. J’avais l’illusion que l’écoute de la radio en khmer (l’excellente RFI, par exemple) me permettrait de renforcer ma capacité de compréhension de l’oral. Que nenni ! Les journalistes de RFI, ou des télévisions ou radios cambodgiennes, ne font en réalité que lire des textes écrits. Rien à voir avec la langue khmère telle qu’elle est quotidiennement pratiquée au Cambodge.
Il y a tout d’abord des prononciations « abrégées », avec des variations étonnantes.
Pour prononcer les chiffres et les nombres, les Khmers s’affranchissent franchement de la prononciation « académique ». Ainsi, vous n’entendrez presque personne prononcer « pram » (ប្រាំ) pour dire « cinq » : la majorité des Khmers monde dit « p’éam » (le « p » étant légèrement aspiré). De même, si vous dites « pram-pi » (ប្រាំពីរ) pour dire « sept », on vous sourira au nez : tout le monde sait, et on l’explique même sur les bancs des Langues’O, que « sept » se dit « pram-pel ». Mais dans la pratique courante, on abrègera volontiers le « pram » en « m », et « sept » se dira « m’pel ».
Les Khmers prennent aussi beaucoup de liberté avec la prononciation du chiffre « un » (មួយ), que l’on abrègera volontiers en « m », comme dans « m’néak » (ម្នាក់), une personne, ou « m’roy », contraction de « mouy roy » (មួយរយ), cent ; à la campagne, « mouy » se transforme volontiers en « ma ».
La prononciation des dizaines, elle aussi, souffre de la « paresse » linguistique : le terme « sep » (សិប), utilisé systématique en suffixe pour les dizaines, se volatilise presque systématiquement à l’oral lorsque la dizaine n’est pas entière. Je m’explique : si « quarante » (សែសិប) se prononce bien « saé sep », pour dire « quarante-quatre », on se contentera de prononcer « saé buon ». L’abréviation du cinq en « m » évoqué ci-dessus est valable ici aussi : « quarante-sept » se dira «  saé m’pel », et non « saé-sep pram-pi ».
Mais précisons, bien mince consolation, que votre prononciation académique des chiffres et des nombres sera malgré tout comprise par vos interlocuteurs khmers.
Je m’arrête ici pour l’instant. Je consacrerai un autre billet aux prononciations tout à fait étranges de certains mots en particulier. Ci-dessous, la graphie des chiffres cambodgiens de 0 à 9. L’image fait partie du domaine public. Je l’ai trouvée dans l’article en anglais, très intéressant, que Wikipedia consacre aux chiffres et aux nombres khmers (voir ici).

Tagué | 3 commentaires

Vocabulaire : Pesant d’or

Si, dans la vie courante au Cambodge, lorsque l’on fait des achats au marché, par exemple, on utilise les unités de masse du système métrique (gramme ក្រាម [kram], centigramme ខាំ [kham], kilogramme គីឡូ [kilo]), les unités de mesure traditionnelles ne sont pas oubliées, notamment lorsqu’il s’agit de peser le riz ou l’or.
Un article du site d’information ThmeyThmey (voir ici) présente les unités de masse cambodgiennes traditionnelles.
Pour peser le riz, il arrive encore que l’on utilise les unités suivantes : ហាប [hap], qui équivaut à un sac de 60 kg de riz, et ចុង [chong], qui équivaut à un demi hap, soit 30 kilogrammes. On ne sort donc pas du système métrique.
Pour peser l’or, cependant, les choses se compliquent considérablement.
L’unité de base de la pesée de l’or est le taël (តម្លឹង [dâm-leung], attention à la prononciation que ne correspond pas à l’orthographe), qui pèse 37,5 grammes. Je ne connais pas l’étymologie de ce mot khmer, mais il ne vient probablement pas du chinois, qui appelle le taël 两 [liǎng]. Le taël se divise en dix « chi » (ជី) , en anglais « mace » ; ce mot est très probablement un emprunt au chinois 钱 [qián]. Le « chi » se divise à son tour en dix « hun » (ហ៊ុន, du chinois 分 [fēn]), en anglais « candareen ». Enfin, le « hun » se divise en dix « li » (លី, du chinois 厘 ou 釐 [lí]), unité connue en anglaise sous le nom de « cash ».
Une anecdote amusante à propose du taël : si le taël pèse encore, à Taïwan et à Hong Kong, 37,5 grammes, en Chine continentale, son poids a été élevé à 50 grammes. La livre chinoise traditionnelle (斤 [jīn]) pesait 600 grammes et se subdivisait en 16 taëls ; en Chine continentale, la livre a été réduite à 500 grammes, et il suffit donc de dix taëls pour faire une livre.
Il existe en chinois une expression populaire qui correspond à « notre bonnet blanc et blanc bonnet », qui signifie que deux choses sont équivalentes ; cette expression est la suivante 半斤八两 bànjīn bāliǎng, littéralement « une demi-livre et huit taëls ». Le calcul est faux en Chine continentale, puisqu’une demi-livre correspond à 5 taëls, mais l’expression a été conservée.
Dans la Chine ancienne, on utilisait pour les transactions d’un montant élevé des lingots d’argent (ou d’or), connus sous le nom de sycee (en chinois 银锭 [yíndìng] pour les lingots d’argent), qui pouvaient peser 1, 2, 3, 5, 10 ou 50 taëls. En khmer, il n’existe apparemment pas de mot spécifique pour le sycee ; pour désigner les lingots, on utilise le mot ដុំ [dom], « morceau ». Ci-dessus, un lingot chinois de forme traditionnelle, de 5 taëls (l’image vient du site Numista) :

Tagué , , , , , , , , , | 2 commentaires

Flore : Goyavier

Je reprends ici un article que j’ai publié sur Tela Botania le 16 avril dernier (voir ici), consacré aux goyaves d’Extrême-Orient.

Le goyavier, espèce originaire d’Amérique centrale, a été introduit en Asie orientale par les Portugais au XVIIe siècle. Son fruit, la goyave, est aujourd’hui extrêmement populaire dans toute l’Asie.

Le goyavier (Psidium guajava) fait partie des espèces découvertes par les Européens lors de la conquête des Amériques. Il se présente sous la forme d’un arbuste ou d’un arbre qui peut atteindre une taille d’une dizaine de mètres de hauteur. Il est originaire d’Amérique tropicale et fut décrit dès la fin du XVe siècle par un compagnon de Christophe Colomb. Diffusé dans les autres régions par les Portugais, il est aujourd’hui présent dans toutes les régions tropicales du monde.

Jeune goyavier dans un verger de Mémot, Cambodge (les fruits sont protégés par de petits sachets en plastique) (Photographie : Pascal Médeville)

Au Cambodge, le goyavier est connu sous le nom de « trâ-baèk » (ត្របែក). L’étymologie de ce nom est inconnue, mais il est utilisé dans de nombreux toponymes cambodgiens : ainsi, à Phnom Penh, existe un quartier appelé l’« étang aux goyaviers » (បឹងត្របែក beung trâ-baèk). Les noms de plusieurs communes et villages du pays font également référence au goyavier.
Chez les Khmers, la goyave est un fruit extrêmement populaire. Il est consommé généralement cru, accompagné d’un condiment composé de sel et de piment pilé. Parfois, on prépare aussi des goyaves en saumure ou au sirop ; dans les deux cas, les fruits sont consommés en quartiers, comme les goyaves fraîches, mais agrémentés d’un condiment composé de sel, de piment et de petites crevettes séchées. Les Cambodgiens, à l’inverse des habitants d’autres pays (Taiwan, Thaïlande, Chine continentale), ne connaissent pas la boisson théiforme préparée à partir des feuilles de goyaviers séchées, mais ils mâchent ces feuilles pour traiter les problèmes de constipation.

Goyave débitée en quartiers (Photographie : Pascal Médeville)

Depuis deux ou trois ans, au Cambodge, une variété appelée « goyave kimchu » (ត្របែកគីមជូ trâ-baèk kim-chu), importée de Thaïlande, jouit d’une grande popularité, en raison de l’absence de graines au centre du fruit. Cette variété est notamment cultivée dans la province de Kandal, non loin de Phnom Penh.

Cueillette de la goyave kimchu dans la province de Kandal (Photographie : AKP)

C’est à Taïwan que j’avais découvert la goyave en 1989. Ce fruit de la taille d’une pomme, à la chair blanche, croustillante et juteuse, est extrêmement populaire à Formose, où on le connaît localement sous le nom de « bala » (芭樂, prononcé [bālè] en mandarin). Plusieurs variétés sont cultivées à Formose, dont des variétés à chair rose ou rouge, appelées  « goyave à cœur rouge » (紅心芭樂 hóngxīn bālè) ou encore « goyave rubis » (紅寶石芭樂  hóngbǎoshí bālè). Signalons encore une autre variété appelée « goyave lait » (牛奶芭樂 niúnǎi bālè) car, pour cultiver cette variété, les agriculteurs utilisent un engrais liquide à base de lait fermenté.
A Taiwan, le jus de goyave est très apprécié. On raconte que cette boisson fut inventée une année où la récolte des goyaves avait été particulièrement abondante, si bien que le marché était saturé, et l’on eut alors l’idée de fabriquer du jus de goyave, qui eut un succès tout à fait inattendu. Le jus de goyave taïwanais est d’une blancheur de lait, car le fruit est pelé avant d’être pressé, il est agréablement sucré. Mais le jus de goyave que l’on trouve généralement dans les autres pays est généralement de couleur vert clair.
En Thaïlande également, la goyave (appelée ฝรั่ง, farang – c’est le même mot que les Thaï utilisent pour désigner les Occidentaux) est un fruit que l’on trouve partout sur les marchés ou chez les vendeurs ambulants. Les Thaïs consomment la goyave débitée en quartiers, accompagnée d’un condiment à base de sucre, sel et piment pilé. On trouve également en Thaïlande un jus de goyave rose, très parfumé et assez sucré.

Jus thaï de goyave rose (Photographie : Pascal Médeville)

La goyave est également connue en Chine continentale, où elle est appelée « grenade étrangère » (番石榴 fānshíliú), car elle a une taille proche de celle de la grenade (Punica granatum) et a été importée en Chine. La présence de nombreuses graines dans la goyave fait également penser à la grenade. Dans ce pays, le fruit est moins populaire. Des goyaviers sont cependant cultivés dans toutes les provinces bénéficiant d’un climat subtropical : Yunnan, sud du Sichuan, Guangdong, Guangxi. La médecine chinoise traditionnelle attribue à la goyave diverses vertus : le jeune fruit séché aide à lutter contre la dysenterie, le fruit mûr a une action bénéfique sur la rate, les feuilles sont détoxifiantes, les feuilles fraîches ont des vertus hémostatiques. Notons encore l’existence à Taïwan d’une infusion médicinale préparée à partir de feuilles pilées et de tranches de jeunes fruits séchées.

Tagué , , , , , , | 1 commentaire

Lien utile : Emprunts du khmer à d’autres langues

En cherchant l’origine de je ne sais plus quel mot cambodgien, je découvre une page Wiktionary passionnante, qui donne une liste des mots d’emprunt de nombreuses langues, dont le khmer. Cette page est ici.

Tagué | Laisser un commentaire

Vidéo : La maîtrise de l’eau à Angkor

Si vous comprenez le khmer, je vous invite chaleureusement à regarder un reportage vidéo produit en collaboration par le site d’information ThmeyThmey et l’autorité APSARA.
Cette vidéo explique de façon cristalline comment les rois khmers successifs ont mis en place les baray, ces fameux réservoirs, et le système d’irrigation de la région d’Angkor, depuis Roluos jusqu’à Angkor Thom et au-delà.
La vidéo dure un peu plus de trente minutes. Elle est intitulée ទឹកសាងអង្គរ (L’eau construit Angkor) :

Tagué , , , , , , , , , | 1 commentaire

Aquarelle florale : Fleur de fayotier

La fleur de fayotier (អង្គាដី âng-kea dei, Sesbania grandiflora) est consommée au Cambodge comme légume d’accompagnement. Elle peut aussi être sautée aux épices ou préparée en beignets. Il en existe encore une variété à fleur rouge profond. La plante a aussi des usages médicinaux.
L’aquarelle ci-dessous est l’œuvre de TITH Veasna, enseignante à l’Université Royale des Beaux-Arts à Phnom Penh.

Tagué , , , , , , , , | 2 commentaires

Vidéo : Koh Ker

Koh Ker (កោះកេរ្តិ៍), site construit par Jayavarman IV, fut capitale royale de 928 à 944. Comparé au parc archéologique d’Angkor, le site de Koh Ker est peu fréquenté, il vaut cependant largement le déplacement. Il a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO en 2013.
Le monument le plus célèbre de cet ensemble est probablement la fameuse pyramide à sept degrés du Prasat Thom.

J’ai consacré une courte vidéo avec quelques photos de ce temple dont les sculptures sont classées sous le « style de Koh Ker ».. La vidéo se trouve sur la chaîne Youtube de Simili ; vous pourrez aussi y découvrir d’autres vidéos consacrées au Cambodge, en français, anglais et chinois.
N’hésitez pas à vous abonner à la chaîne pour n’en rater aucune !

Tagué , , , , , , , | Laisser un commentaire

Vocabulaire : Peinture

Je regardais hier une vidéo de The Kanitha Show intitulée « The Kanitah Show VS ជនលាបពណ៍ », littéralement « le Kanitha Show contre ceux qui appliquent de la couleur. » Sans contexte, ce titre peut paraître difficile à comprendre. Au sens propre, លាបពណ៍ [leap poa] signifie effectivement « appliquer de la couleur » (peut signifier aussi « teindre des cheveux »).
S’agirait-il d’une querelle entre écoles de peinture ?
De mauvais artisans qui auraient gravement mis en péril la décoration intérieure de l’appartement de Kanitha ?
De problèmes de daltonisme ?
De teinte de cheveux malencontreuse ?
De nourriture chimiquement colorée sans souci de la santé des consommateurs ?

Lorsque l’on visionne la vidéo, on se rend bien vite compte qu’aucune des hypothèses formulées ci-avant n’est plausible.
Dans cette vidéo, Kanitha se défend en fait contre ceux qui portent contre elles des accusations infondées, qui la calomnient, en somme. « Appliquer de la couleur » signifierait donc « calomnier, diffamer » ?
Pour en avoir le cœur net, je pose la question à une Cambodgienne qui me confirme que mon intuition est bien la bonne.
Mais pourquoi donc l’expression លាបពណ៍ signifie-t-elle « calomnier », et non « peint » comme le propose Google Translate (j’ai aussi posé la question à DeepL, qui ne parvient pas à traduire du tout) ? Une fois encore on démontre, si c’était nécessaire, que la traduction par l’IA conduit à des aberrations.
J’ose émettre une hypothèse qui me semble plausible : លាបពណ៍ est à mon humble avis la transcription en khmer du verbe anglais « to smear », qui signifie au sens propre « étaler, mettre » (de la peinture, de la graisse, etc.) et, au sens figuré, « salir, calomnier ».
La vidéo que j’évoquais au début de ce billet se trouve sur Youtube :

Tagué , , , | Laisser un commentaire

Intermède musical : Pomologie battambangaise

(Pour rappel, la pomologie est la science qui étudie les fruits comestibles.)
Les chansons khmères abordent parfois les sujets les plus triviaux, ce qui, à mon humble avis, n’enlève rien à leur charme. C’est notamment le cas d’une chanson bien connue, chantée en duo par Sin Sisamouth et Ros Serey Sothea, intitulée en khmer បាត់ដំបងមានអ្វីឆ្ងាញ់ទេ (bat-dâm-bâng mean ei chhngagn te), littéralement « Y a-t-il quelque chose de bon à manger à Battambang ? »
La question est posée par Sin Sisamouth à une avenante jeune fille, en la personne de Mlle Ros Serey Sothea. Et comme on peut s’y attendre de la part de ce crooner invétéré, le chanteur en profite pour courtiser la jeune autochtone. Le titre de ce billet est motivé par le fait que ce sont essentiellement les fruits de Battambang (et de Païlin) qui sont évoqués.
Sont cités comme délicieux, dans l’ordre :
Makpreng ម៉ាក់ប្រេង [mak préng] et Makprang ម៉ាក់ប្រាង [mak-prang], deux fruits bien connus des Cambodgiens, qui appartiennent au genre Bouea ; ils qui se ressemblent tant que les Khmers eux-mêmes ont du mal à les distinguer. Pour simplifier, disons que le makprang est rond et acide, tandis que le makpreng est allongé et doux.
Mademoiselle Ros recommande ensuite deux fruits fameux de la région de Battambang : la noix de coco sucrée (ដូងខ្ទិះ dong khtih) et la mangue sucrée (ស្វាយខ្ទិះ svay khtih).
Bien entendu, la jeune femme promeut auprès de Sin les merveilleuses oranges de Pursat (ក្រូចពោធិ៍សាត់ kroch pôt-sat) qui, comme leur nom français ne l’indique pas, sont surtout cultivées dans la province de Battambang. Ros propose à Sin de lui en cueillir une pour la lui faire déguster, ce à quoi Sin répond que l’orange ne sera bonne que s’ils la dégustent ensemble.
Ros évoque aussi en passant le poisson salé fermenté, qui ne s’apprécie vraiment que s’il est accompagné d’une sauce au tamarin vert. Il semblerait que ce soit dans le village de Thneung, au-delà du Phnom Sampov, que ledit poisson soit le meilleur.
Sin propose, puisque l’on va si loin, de pousser jusqu’à Païlin. A cette idée, la demoiselle est ravie, et évoque avec gourmandise les durions locaux (ធូរ៉េន thu-rén), si parfumés, si délicieux. A Païlin encore, ajoute-t-elle, on pourra goûter aux ramboutans (សាវម៉ៅ sav-mav), aussi doux que du miel, et dont les belles teintes dorées font penser à de l’or pur.
On se doute bien que, avec un tel menu et si joliment accompagné, notre chanteur de charme n’a qu’une envie : rester marivauder à Battambang et ne plus rentrer à Phnom Penh !
La chanson est disponible sur Youtube :

Tagué , , , , , , , , , | Laisser un commentaire